Pour la première fois de son histoire le Royal de Luxe a trouvé un abri. Et pas le moins chic. Les vitrines du Kadewe. Depuis lundi, la célèbre troupe de théâtre de rue française qui sillonne le monde depuis 30 ans avec ses parades, a installé d'étranges mannequins dans le plus sélect des magasins berlinois. La troupe est invitée par le festival de théâtre Spielzeit'europa
Comme toujours avec Royal de luxe, l'événement commence avec une légende. Celle d'un Hollandais, producteur en série de mannequins anatomiques en 1900, qui devient fou après avoir vu des larmes couler sur le visage de ses créatures. D'où la rumeur : on a vu des mannequins, la nuit, traverser des vitrines et se promener de boutique en boutique. Dès lors, ils furent colonisés et exploités par les grands magasins. Mais l'heure de la révolte a sonné... Elle va durer dix jours. Une révolte silencieuse qui agite les vitrines aux heures les plus noires. Le jour, les mannequins sont figés dans une pose et une expression... Leurs visages ont été modelés sur ceux des vrais acteurs de la troupe. Là une femme en mini-jupe, bouche ouverte, yeux écarquillés qui s'exclame devant son test de grossesse positif. Ici un homme qui dort à même le sol dans la rue. Un chien bardé de cartouches accompagne son maître-chasseur. Une petite fille arrose les fleurs d'un cimetière devant une tombe qui fume étrangement. Au coin du magasin, dans la vitrine "Liquidation totale" un sniper a d'ores et déjà éliminé l'un des mannequins. La vitre en témoigne, percée précisément par une balle. Sur la Tauentzienstraße, on se presse pour aller vérifier si cet impact de balle est bien réel.
Le lendemain les mannequins ont bougé, la femme enceinte a désormais un ventre arrondi, le chien a échangé ses cartouches contre de la... charcuterie, le SDF s'est réveillé et prépare son café sur un réchaud de fortune. Un paysan en guenilles plante une tige verte dans un cul blanc qui émerge de la paille au sol.... Pour connaître la suite de cette histoire muette, délicieusement absurde, il faudra donc revenir tous les jours devant le magasin.
Moins spectaculaire que ses parades, cette révolte adopte un esprit poétique dans un "temple de la société consumériste", incitant à une lenteur bien à contre-courant des mouvements de foule de passants. Le Royal de Luxe se serait-il embourgeoisé? "Notre théâtre s'est toujours déplacé là où se trouve le public. Les lieux de consommation en font partie", assume le chef du Royal de Luxe, Jean-Luc Courcoult. Ce spectacle avait déjà été présenté dans les vitrines des commerces de Nantes en janvier dernier. La révolte s'était terminée par une grande échappée dans les rues et sur les toits. Il y a de grande chances pour que les mannequins tentent ici aussi de quitter leur prison dorée
Le lendemain les mannequins ont bougé, la femme enceinte a désormais un ventre arrondi, le chien a échangé ses cartouches contre de la... charcuterie, le SDF s'est réveillé et prépare son café sur un réchaud de fortune. Un paysan en guenilles plante une tige verte dans un cul blanc qui émerge de la paille au sol.... Pour connaître la suite de cette histoire muette, délicieusement absurde, il faudra donc revenir tous les jours devant le magasin.
Moins spectaculaire que ses parades, cette révolte adopte un esprit poétique dans un "temple de la société consumériste", incitant à une lenteur bien à contre-courant des mouvements de foule de passants. Le Royal de Luxe se serait-il embourgeoisé? "Notre théâtre s'est toujours déplacé là où se trouve le public. Les lieux de consommation en font partie", assume le chef du Royal de Luxe, Jean-Luc Courcoult. Ce spectacle avait déjà été présenté dans les vitrines des commerces de Nantes en janvier dernier. La révolte s'était terminée par une grande échappée dans les rues et sur les toits. Il y a de grande chances pour que les mannequins tentent ici aussi de quitter leur prison dorée
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