Regard curieux sur une capitale en MOUVEMENTS

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mardi 2 septembre 2008

Berlin, revue de programmes


Que dit la rentrée sur les scènes berlinoises? Que les vacances ont été courtes (voire inexistantes pour la Hau1 ou le dock 11), que ça redémarre à un rythme effréné, que des chapiteaux ont poussé devant certaines salles, qu'Heiner Müller est célébré, que le Tacheles est toujours là.  Pour les mauvaises nouvelles, Berlin compte aussi une nouvelle salle de spectacle  sur les bords de Spree. Un gros machin rond et bleu qui a même fait une percée dans les restes du Mur dont le nom "02 world" annonce déjà toute la poésie de la programmation : Metallica, Coldplay, le Dalai Lama, les Eis Bär (l'équipe de hockey berlinoise), Elton John, André Rieu, Leonard Cohen, la NBA, la Schlagersnacht des Jahres, la nuit Nokia, et même la night of the Jumps (il fait nuit, on saute, on est 17000 en même temps, ça peut être drôle non...). Merci Mediaspree pour ce beau cadeau de rentrée. 

Mais je m'égare, revenons à ces bonnes vieilles salles ringardes de moins de 10 000 places....
A la Schaubühne, Sacha Waltz continue sa rétrospective. Après Körper la semaine dernière, c'est Nobody jusqu'au 5 septembre. Sans oublier Zweiland  au Radial System à partir du 12 septembre. Pour la grande teuf des 15 ans de sa compagnie, Sacha Waltz and guests, ce sera le 18 septembre toujours au Radial. Pour revenir à la Schaubühne, la vraie rentrée théâtrale se fera le 17 septembre avec la première allemande du Hamlet de Thomas Ostermeier, présenté cet été à Avignon. La version devrait être encore autre dans les murs, peut-être plus aboutie.
L'explosive Constanza Macras, chorégraphe associée à la direction de la Schaubühne,  revient à la case Hebbel-am-Ufer avec son spectacle monté au Brésil Paraiso sem consolaçao. A noter le 8 septembre (lundi prochain) la venue à la Hau1 de Marjane Satrapi, l'auteure de Persepolis, pour un débat sur L'Iran et la culture de l'Ouest à la Hau 1. Discussion suivie de la projection du film. Toujours ouverte aux résonnances lointaines, les trois Hau s'abandonnent aux artistes de Sao Paulo, (à partir du 12 septembre) et accueillent le temps fort "Performing South Africa" (18 au 27 septembre).
Le Deutsches Theater et la Volksbühne font leur rentrée sous chapiteau. Le premier pour cause de travaux dans sa grande salle, le deuxième pour le style uniquement (enfin la grande salle sera en travaux à partir de janvier. Une sorte d'avertissement en sorte). A la Volksbühne, cela s'appelera le Crazy Horse et ça commence le 12 septembre. Deux nouvelles créations y seront données en septembre, celles de René Pollesch Tal der fliengenden Messer (la vallée du couteau volant) , premier volet de sa Ruhr trilogie, et celle du maître de la maison, Franck Castorf avec Hunde- Reichtum ist die Kotze des Glucks. Comme d'habitude ça fuse aussi à l'intérieur des locaux de la Volksbühne. Concert hommage à Nico le 17 septembre, la nouvelle production de Luc Bondy Les bonnes de Genêt (le 19), la première du Macbeth revu par Jana Ross (le 25), sans oublier le magnifique Ubu roi de Dimiter Gotscheff à redécouvrir, de même que son Ivanow qui ne sera présenté qu'une soirée en octobre au milieu de sa tournée européenne.
Au Deutsches Theater, on y va plus mollo, en ayant démarré plus tôt. Michael Talneihmer présente déjà depuis le 28 août sa version de La nuit des rois de Shakespeare, un Mirandolina de Goldoni mis en scène par Ernst Stözner et le Caligula de Camus par Jette Steckel
Deux théâtres ouvrent leur saison sur des pièces de la première heure du dramaturge Heiner Müller. A la Sophiensaele, le Lohndrücker (le briseur de salaire) est rejoué 50 ans après sa création, mis en scène par Kerstin Lenhart. Quant au Maxim Gorki Theater, il ouvre ce soir sur une lecture-présentation des Corrections, pièce jouée il y a 50 ans exactement dans le même théâtre, actuellement en répétition et qui sera donnée pour la première fois en janvier 2009, pour les 80 ans posthume d'Heiner Müller. En cette rentrée le MGT présentera deux premières: Zwei arme Polnisch sprechende Rümanen, texte polonais de Dorota Maslowska, joué pour la première fois en allemand et l'adaptation  de La montagne magique de Thomas Mann mis en scène par Stefan Bachmann et Carmen Wolfram.
Petite incartade musicale pour rappeler que Musik fest débute ce week-end et réunit les grands noms de la musique classique européenne. Et surtout que le concert de clôture se tiendra les 20 et 21 septembre exceptionnellement dans les hangars de Tempelhof, aéroport promis à la fermeture fin octobre, les 20 et 21 septembre. Le Philarmonique de Berlin sous la direction de Simon Rattle donnera un programme d'équilibriste, avec du Messaien et Stockhausen pour trois orchestres. 
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