Regard curieux sur une capitale en MOUVEMENTS

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vendredi 21 août 2009

TANZ IM AUGUST La belle humeur d'Eleanor Bauer

Etre loin de Berlin, longtemps. Poser ses valises vite fait. Courir voir la danse. Ceci est un retour express, sans transit pour Tanz Im August 2009. Tant pis pour la première semaine, j'aurais pourtant aimé voir la Cie Salia Ni Seydou, Faustin Lunyekula... Ce soir impasse volontaire sur Chaignault/Bengoléa. Leurs Pâquerettes et sylphides, avec ou sans anus, m'ennuient déjà. Reste alors, quoi?
Eleanor Bauer à la Hau 3 dans un huis clos étouffant. Berlin caniculaire oppresse le public au 4e étage. "On stage" Femke Gyselinck et Manon Santkin suent à grosses gouttes sous leurs combinaisons intégrales dorées. Elle est belle leur énergie. Pas de blabla, pas de vidéo, de la danse et du geste. At large se joue avec le sourire, le leur, le nôtre. Avec en prime un petit livre joli qui nous attend sur le fauteuil et qu'on délaisse vite parce que trop long. Eliminés les mots, laissés sur le banc. Le sol noir ne recevra que les pieds de ces dames qui inventent devant nous le scratching. Petite leçon en vidéo ici. Manon Santkin a un visage lumineux, accrocheur. Premier pas les yeux dans le public, sourire aux lèvres. Cette vision grand large de la danse traverse les âges, réinvente le musichall, revisite les chassés et entrechats, esquisse un hip hop scratché. Avec ce pas qui impose aux pieds de ne jamais quitter le sol, les deux danseuses improvisent joyeusement. On croule sous les références et les clins d'oeil ce qui fait ricaner grassement dans les gradins. Eleanor Bauer a travaillé avec De Keersmaeker, Zambrano pour les plus connus mais aussi la jeune Mette Ingvartsen que l'on avait découvert l'an dernier dans ce même festivalet dont on retrouve ici le goût de la simplicité et de la générosité. Malheureusement ce "At large" use et abuse du 3e degré, ce qui nous laisse en dehors de la complexité de la quête (pour cette pièce la chorégraphe a utilisé internet, youtube, l'interview, l'écrit, a cherché l'interactivité). La fin s'étire, on souffre, on souffle. Peut-être est-ce du à l'absence de la troisième danseuse, Eleanor Bauer herself, absente du festival pour cause de blessure. Le duo est à la peine. Lorsque le rideau doré se retrouve à terre, il ne s'ouvre sur aucune surprise. Seulement du divertissement surchauffé (et sans éventail). Reste le sourire.

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