Ceci est un blog. A sa tête, une fouineuse qui collectionne maladivement les programmes des spectacles de toutes les salles de Berlin - y compris celle où elle n'a encore jamais mis les pieds - depuis qu'elle y a débarqué voilà un an, qui trouve le Zitty utile mais trop tendance, poseur, suiveur, consommateur (un peu comme un Télérama pour trentenaires qui aurait rencontré Next), qui se dit qu'en français, ça pourra toujours aiguiller quelques touristes, immigrés, flâneurs à qui on a juré grand dieu que la Szene berlinoise c'était... c'était "New York y'a 20 ans" (entendu). Je le sais, nous sommes des milliers de Français (20000 officiellement c'est à dire beaucoup plus) à être venus à Berlin un peu pour ça. Pour ce "ça bouge", pour ces bars sans heure de fermeture (et encore de la fumée), pour ce bouillonnement artistique, pour ce sentiment que tout peut se passer, là maintenant, partout, ici.
Ce serait mentir que de promettre uniquement de l'underground, du jamais vu, du confidentiel, du "même-pas-de-flyer", du "freiraumer", parce que j'aime AUSSI le lustre de la Volksbühne, les places à 6 euros de la Schaubühne, la vue sur la Spree du Radial System, les tenues des abonnées du Deutsche Oper, la salle de la Hau 1, la foule de la Philarmonie. Autant le dire je découvre encore avec bonheur et naïveté les grands noms du scène allemande contemporaine, les Ostermeier-Castorf-Marthaler-Gotscheff-Waltz-Macras-Petras... Bien consciente que tous ces gens n'ont plus vraiment besoin de soutien mais ont encore des choses à dire, j'espère avant tout donner le goût de leur travail, laisser entendre leur parole, faire œuvre d'entremetteuse entre ces créateurs et le public francophone qui a l'occasion de les voir tourner en France. Cela vaut aussi pour les autres, les moins connus, les sans-subventions, les artistes anti-mainstream. Y'a pas de raison.
DONC. Du off et du on, de l'institution et de la déconstruction, de la rue et de la scène, des entrepôts et des théâtres, des stations de métro et des parcs, des légendes et des au-chapeau. bERLin sUR SCèNEs suivra un cours peu défini. A l'envie.
Pour ne pas me faire mentir, je vais commencer par un GROS événement, très très subventionné. Peut-être le plus grand festival dédié à la danse contemporaine en Allemagne, Tanzimaugust (Pina Bausch devrait quand même leur voler la vedette cette année du côté de Essen et de Wuppertal.... mais tous les trois ans, ça compte pas). Akram Khan (en ouverture les 15 et 16 août avec sa pièce montée avec des danseurs du ballet national chinois, Bahok), Trisha Brown, Olivier Dubois, Nasser Martin-Gousset, Boris Chamatz, Deborah Hay, le Ballet de Lorraine, Dave Saint-Pierre... Jusqu'au 31 août, entre le Hebbel-am-Ufer (Hau 1,2,3), organisateur, la Sophiensaele, le Radial System, le Podewill, la Tanzfabrik, la Halle, la Haus der Berlinerfestspiele et la Volksbühne (autant dire la majorité des lieux programmant de la danse à l'année, à l'exception notoire du Dock 11 et de la Schaubühne), le festival fête ses 20 ans d'existence.
J'ai trouvé l'occasion bonne. D'autant que mon premier bain culturel berlinois, c'est exactement là que je l'ai pris, il y a un an. J'avais réagi trop tard pour voir le Steve Reich evening d'Anne Teresa de Keersmaeker. Mais j'avais découvert dans les salles du Radial System et la Hau 1 (déjà tout un programme) Edgar de Maria de Serpa Soares et Grayson Millwood et Ros Indexical d'Yvonne Rainer. Dans les queues qui s'allongeaient devant les salles, ça parlait français, espagnol, anglais, portugais, un peu allemand. Cette année, accréditée, je ne vais pas arrêter. 15 jours de danse à vivre et à raconter.
Allez, je coupe le cordon (rose fluo comme le logo de Tanzimaugust 2008 et le cadeau-collant d'hélène), et je déclare la saison du blog-qui-arpente-les-scènes-et-les-rues-berlinoises à l'affût du moindre mouvement, 15 août y compris, très grande OUVERTE.
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